L'aventure à vélo

L'aventure à vélo
2011, Viet Nam/Cambodge en solitaire

jeudi 31 mars 2011

interview Radio France, et Tableau d'Honneur

Un grand merci à Philippe HEINEN, Radio France, qui m'a remis au cours de son interview chaleureux mon premier tableau d'honneur!
En ligne, site de radiofrance.com.(Lorraine) Lien:
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(2812Ko)

mercredi 9 mars 2011

Carnet 7 - Mon coeur battambang

Voyagez Sans Moteur, l'esprit libre

Les temples, Angkor et encore
Le soleil cogne. J’ai repris du poil de la bête depuis Phnom Penh et le voyage se poursuit sous la moiteur et les vêtements trempés en quelques minutes. Je file en direction de Siem Reap. Une année après, je reviens donc sur les terres des dieux Khmers. Comme un pèlerinage. L’esprit de Pierre Loti rôderait-il dans mes carnets ? Le pèlerin d’Angkor serait-il assis sur mon porte bagages ? Je me retourne tout de même pour vérifier et ne vois que deux sacoches et un petit sac à dos posé par-dessus, tenu par un extenseur. 2000 kilomètres seront atteints en fin de parcours. Je peux déjà ajouter la quarantaine de kilomètres que j’exécuterai de sang-froid d’un coup de… pédales dans le vaste domaine d’Angkor Wat.

2000 kilomètres
Ce Hanoï/Battambang reste une première expérience alliant voyage, rencontres artistiques et spectacles. Aujourd’hui, je comptabilise mes 2000 kilomètres en solitaire sur Tigre Vert, but géographique accompli, sans pour autant considérer mes étapes comme des trophées de chasse. Les bornes dépassées m’ont enrichi et ne m’empêchent pas de penser déjà à un futur projet véloïstique. J’envisage déjà une prochaine aventure à vélo en solitaire plus ambitieuse. Dans quelques heures, je vais revoir les temples en ruines et les pagodes dorées ; à l’ombre d’un arbre ancestral et majestueux, j’irai m’asseoir sur un escalier de pierres façonnées par les racines, je coucherai sur papier de nouvelles chansons pour la plupart composées au rythme de mon pédalier : 10 heures de vélo par jour, il faut bien les occuper ! 2000 kilomètres partagés avec vous et vos encouragements passent plus agréablement. Dernière ligne droite : trois, deux, un.

Siem Reap. Joyeuses retrouvailles
Hébergé cette fois par l’ami cycliste Pierre et son épouse « Touill’ », je suis installé confortablement dans le manoir du maître des lieux : la maison des douceurs. Si Angkor Wat est un symbole fort du pays, qui lui assure les 70 % de touristes et du folklore qui s’en suit, Pierre est à lui seul un monument de bonhomie et de savoir-vivre. Dès mon arrivée, l’Ami Pierre m’a reçu comme un prince.

Pour la « Mariée », une chambre située dans un jardinet aménagé ; et Tigre Vert a eu droit à un garage à partager avec d’autres cyclo-collègues. Afin de marquer ces retrouvailles, autant de mots ont coulé que de verres de bière ont été avalés : parler du flux de la vie assèche la gorge ! Le lendemain, ensemble, nous avons repris les chemins secrets pour rejoindre les temples en évitant le Chek Point et les bus qui – vous pouvez l’imaginer – roulent sans discontinuité sur la route principale.

Je ferai ce chemin seul le lendemain. Découverte et inspiration, Angkor Wat reste un lieu mythique et légendaire, chef-lieu des Dieux Khmers, des najas sculptés, des singes démons et bien entendu des Apsaras. Ici, sous les feuillages, on installe en son honneur une scène et des projecteurs, là on vend des figurine à son effigie. Elle est le symbole féminin fort entre les vivants, les morts et les dieux. Guerrière et princière, elle envoûte le simple mortel venu chercher ses formes gracieuses sculptées dans la pierre.

L'Apsara et le Tigre Vert
(Extrait texte chanson pour Train Des Gens)
Tu joues pour le chic
De la grande époque
Le grand show épique
L’authentique en toque


Décors carton-pâte
Ruines d’Angkor Wat
Reine Apsara, tu danses
.

Ces quelques jours seront également marqués par la restauration. Si la Cuisine Française est entrée au patrimoine de l’UNESCO, je savoure la Cuisine Khmère dans les tavernes familiales et je n’ai aucun scrupule à me laisser appâter par un simple camembert fondant sur un lit de beurre et d’un pain blanc. Un verre de vin. Quelle hospitalité, mon Pierre au grand coeur. La promesse a été tenue une année après.
Photo à gauche: Et vive le scooter cambodgien!

Letter for Srey Hom
Je t'ai retrouvée Srey Hom CCHOM, toi, la jolie demoiselle « Fleur » de l’an passé, qui m’avait extirpé de la nuit tandis que je rentrais d’une excursion à vélo d’Angkor. Nous avons gardé contact

pendant un an par courriel jusqu’à ces retrouvailles : au menu, visite du Siem Reap loin des touristes. Le Siem Reap Cambodgien qui résiste encore aux flux des bus. Celui pour lequel je fais ce voyage. D’autres restaus, d’autres ambiances : un plaisir partagé. Escale à une fête forraine permanente, dégustation de plats. Avant de partir pour Battambang, je lui ai donnée rendez-vous sous l’arbre du vieux marché à mon prochain retour.

For You, Srey Hom
"Hello, pretty Saat! Wait, wait. I know you read this blog : I enjoy to met you this year and of course to meet you the next year. Where? Just under the tree of bicycle, don’t forget. Thank you for the cambodia’s restaurant, for your happiness and your smile. Bye bye, Mademoiselle Fleur."

Route pour Battambang: Ze Last!
Jeudi 24, départ 9h… trop tardif mais le plaisir de reprendre du service l’emporte et motive les deux mollets coureurs à rendre le dernier coup de pédale régulier. Malgré une chaleur pesante : 30/35°, je roule en écoutant « Asia Lounge », moyenne 22 km/h. De longues lignes très droites en longues lignes… vraiment très droites, je l’emporte sur le soleil et je gagne la ville de Si So Phon où je fais escale. Bon hôtel proposant des foot Massages, dont je ne me priverai pas. Le lendemain, 8h15/12h15 : je roule avec légèreté; visite d'un temple et discussion avec un moine Mong, moines qui ont le fou rire facile.

J’arrive enfin à Battambang. Grâce à un panneau signalétique, je trouverai immédiatement la voie qui mène à l’école de cirque, le Phare Ponleu Selpak.

Et ce sera un second coup de cœur pour cet endroit artistique et à vocation éducative et sociale. Phare, Puthro, Peintures, Parrainage… J’ignorais alors combien j’allais en dix jours devenir amoureux de ce lieu créatif et vivant. Je m’y sentais dans mon élément, entre les répétitions des artistes circassiens, les répétitions organisées par le Théâtre du Soleil dans le cadre d’une mise en scène sur la vie du Prince Sihanouk, les présentations des spectacles de chacune des promos de cirque. Au sein de l'école constituée de plusieurs grands bâtiments, ça sourit de partout, ça se salue.

Assis sur une natte à l'ombre d'un arbre majestueux, le professeur de musique enseigne à quelques élèves l'art du "Khom", appellé aussi butterfly harp ou harpe papillon dont il rappelle la forme. Je les rejoins discrètement et j'écoute. Les sons se mêlent aux chants des oiseaux, au bruit de lointains travaux de réféction, aux cris des enfants en récréation... Il est à peine huit heure. La fraîcheur matinale rend cet instant savoureux, inoubliable. Un rendez-vous avec la poèsie du lieu.

Khom: Cet instrument comporte une caisse de résonance en bois de jacquier ou de teak, mesurant 70 cm x 25 cm x 5 cm. Il a deux séries de quinze chevalets inamovibles comportant des chœurs de trois cordes métalliques, soit 90 en tout. Le khom n'a que deux séries de sept chevalets. Les marteaux sont aussi en bambou, longs et flexibles, avec un côté recouvert de caoutchouc. On en joue assis par terre, l'instrument reposant sur un petit socle. On le joue en solo ou en ensemble.

Les enfants scolarisés portent l'uniforme : chemise blanche et pantalon ou jupe bleu marine de rigueur. D’emblée, je sais que mon séjour va se prolonger jusqu’au départ final. Il y a tellement de choses intéressantes à faire ici.

Intervention artistique à PHARE Rapide présentation de PHARE : cette structure a été créée par huit jeunes cambodgiens revenus au pays et décident par le biais de la peinture d’abord puis des arts en général, de favoriser l’éducation et la scolarisation des enfants. Une réussite culturelle.

Mon rôle consistera à former un groupe de jeunes élèves circassiens à l’art théâtral. Au jeu d’acteur. Exercices, jeux, un travail sur la trame du conte original : Lucie Verpeuton, qui deviendra « Punlu Dung Chet ».

Photo à gauche: une pause Soja-maison au Phare avec Kuch. A droite: Bilan du Professeur Kuch avec les élèves

Je me suis retrouvé face à un groupe de 18 apprenti-comédiens et 5 musiciens, âgés de 10 (3) à 18 ans. Majoritairement des adolescents. J’appréhende vu les délais… Le soutien de leur professeur, Kuch, va jouer pour beaucoup : c’est un groupe qu’il connaît et sait mener. Son apport quant à mes directives sera déterminant : je lui donne mes consignes en anglais (un anglais imparfait par rapport à ce que je souhaitais exprimer, un manque de vocabulaires – parfois, on regrette l’école !) et la traduction en khmer se fait dans la foulée. De ce fait, j’apprends à petite dose les mots usuels et j’écris mes consignes en anglais. Dans ce joyeux mélange linguistique, les séances se poursuivent, révélatrices de personnalités talentueuses. Attachantes et souriantes.

Photo ci-dessus à gauche: les deux talentueux interprètes pour Lucie "Punlu Dung Chet" et Farfadas, avant une répétition. A droite, la souriante Danatte en train de porter son instrument de musique.

Dans cette école artistique, les jeunes comédiens et comédiennes pour la plupart inexpérimentés en matière de comédie, jouent dans le plaisir sans torture d’esprit et parviennent au résultat escompté. L’énergie en prime jusque des 22h ! Je les félicité à chaque fin de séance d’un « Angkun » les mains jointes, ils font de même. 12 heures de répétitions vont suffire à monter un mini-spectacle de 25 minutes. Un conte théâtral et musical. Une ébauche.

Photo à gauche: 2 musiciens, frère et soeur: Pitou et Pitaï. Une oreille efficace et une concentration, en plus de leur bonne humeur. A doite, prestation musicale sous l'arbre des "Génies Verpeuton". Ci-dessous: Kuch entre deux séances de répétition

Pour des raisons de créneau sous le chapiteau de l’école, leur présentation aura lieu le 18 mars et leur spectacle en public le 21. Ces deux jours, je serai de tout coeur avec eux.

Si vous souhaitez connaître le PHARE dont les actions scolaires et sociales passent par le biais de l’art, je vous invite à consulter leur site officiel. Tout soutien est le bienvenu.

http:/phareps.org
@ :
inquieres@phareps.org

Merci à toute l'équipe pour son accueil, à Xavier pour sa confiance et Vannara et son précieux coup d'oeil pour mon solo visuel. Bonjour à Sarro, maître danseur et félicitation pour son superbe spectacle de Danse et Cirque.

Oh ! Battambang
Huit jours vont passer très vite. Entre les répétitions et mon solo visuel et musical, je prends la route pour visiter les alentours. Des temples fabuleux de l’ancien temps partageant leurs ruines avec des pagodes plus récentes aux toits scintillants et aux murs couverts des fresques de l’histoire de Bouddha. Je filme. Je me repère dans Battambang, une ville que j’affectionne pour sa simplicité et sa sincérité khmère. Dans cette ville à l'Est, peu d’Expats installés car peu de profits à faire. Son marché « the old market » et ses étoffes aux couleurs chatoyantes, ses ateliers de couture où les robes se font sur mesure. Des filles souriantes dans des parures de contes de fée… Un coup de cœur supplémentaire pour cette ville entière, loin des fastes, des fresques et des frasques de la ville de Siem Reap.
A dada sur Tigre Vert, je parcours les rues colorées et je découvre la spécificité de chaque quartier : un souci de chambre à air, je me rends près de la statue de Vishnou où s’alignent les vendeurs d’accessoires pour vélo, scooters.
Il vous faut de la peinture en bombe ? Il faut aller non loin de la station de bus… Un éléphant avec un prince et une princesse? Pas de problème: pagode derrière lme marché. Et c’est ainsi pour tout.

Intermède en chanson:

"Et vive le scooter cambodgien"
(Chanson pour le Train Des Gens)


Deux cochons allongés sur le dos
Font la sieste et bravent mon vélo.
En plus ils ne mettent pas de casques
Quant au ravisseur, il porte un masque.
Ils me doublent,
Ça me trouble
A moto, deux cochons, ce n’est rien
Et vive le scooter cambodgien !


Vingt poulets me narguent dans la rue
Crête en bas, ces crétins suspendus
Par les pattes, à défaut de cervelle,
Se prennent tous pour des pipistrels
Ils me serrent,
J’ai la chair…
De poule.
Sur deux roues, on se débrouille bien
Et vive le scooter vietnamien !

Le papa, la mère et la famille
Les étudiants, et les jolies filles
On se serre, on se colle, on se cale
L’équilibre à trente, c’est vital !
Ils me frôlent,
C’n’est pas drôle.
Sur trois roues, on sent fort les secousses
Et vive le touk-touk au Laousse ! Laos !

J’emmène pour le prochain voyage
Ficelés sur le porte-bagages
Le piano droit et la contrebasse
La guitare et les deux maracas
Sur le guidon, quelques projecteurs
Au fond du panier, le régisseur
La sono, calée dans la sacoche,
Tout sur le cadre et rien dans les poches !
Sur deux roues, on se débrouille en bande
Et vive le vélo en Thaïlande !

Une table, un arbuste, une armoire
Font la course au milieu du trottoir
Que le feu soit rouge, orange ou vert :
Pas de freins et ça passe à travers !
Moi je sonne,
On m’tamponne !
Sous deux roues, on avance pas tell’ment
Et tant pis pour le vélo birman.

Deux cochons qui tournent sur la broche
(Bien fait)
Des poulets sans plumes c’est très moche
(C’est vrai)
Moi je sors vivant de l’hôpital
Plus de jambes, finies les pédales.
J’les dépasse
Et je trace.

Quatre roues, je me muscle l’échine
Et vive le fauteuil d’Indochine !

Dernière journée à Battambang
Juste 30 kilomètres et une grimpette de 15%. J'ai visité un lieu splendide sur un éperon rocheux (chose rare dans le pays): une pagode située à 12 kilomètres au sud. Une fois au sommet, vue sur la chaîne montagneuse des Gardamonnes, sur la vallée parsemée de bananiers. Une cité en altitude où se nichent différents temples anciens reliés par une route simple. Deux statuettes m’interpellent : celle d’une déesse et d’un jeune prieur devant un autel. Mon esprit galope. Ce lieu est source d’inspiration pour "Woopaï Hipaï", une cité colorée envahie par des "estrangers" avec bouleversement de leurs rites. Contes et légendes des Mayas se mêlent à ceux et celles des Khmers. Entre la cité de Tikal et celle d’Angkor Wat... Ruines et couleurs, jungles et musiques, la connexion se fait aisément. Un univers fantaisiste mais profondément humain et joyeux.

Un silence dans la grotte où s’endort un Bouddha d’or. Je profite de la fraîcheur souterraine lorsque le gardien du lieu allume la lumière d’un ossuaire rempli de crânes humains, trophées de Polpot et martyrs du peuple cambodgien. Cela me fait froid dans le dos. Jusque dans ce lieu idyllique de recueillement, la politique Khmer Rouge est venue accomplir son œuvre de sang.
Epilogue
C’est la fin "géographique" d'un séjour. D’un périple. A vrai dire, j'ai un peu de mal tant la vie cambodgienne m'apporte de valeurs et d'émotions : les sourires, les saluts mains jointes, le Khmer et ses temples dans lesquels parfois je m'installe en tailleur, pieds nus, auprès de la gardienne, guide de conversation franco-khmer posé au sol et crayon en main ; je lis à voix haute, elle m'écoute, j'ai le plaisir d'entendre les prononciations de la langue, elle me reprend, me corrige l'accent...

Je retourne à l’hôtel avant la tombée de la nuit. Battambang, ville sincère du Cambodge. Ici, j'ai un peu le coeur et la tête ailleurs. Avion à Bangkok dans deux jours. Proche du retour, je suis encore loin et je me sens bien. Je profite de ces instants que je compte bien renouveler. Ce n'est pas un vide que je ressens mais plutôt une envie de faire un voyage en plus grand.
Photo: tenue de bain pour temple asiaquatique

Cambodia ? C'est un retour que j'envisage par d'autres chemins. Un futur voyage avec le même objectif artistique, à vélo en solitaire, mais encore mieux préparé culturellement parlant et...physiquement. Des liens avec deux structures cambodgiennes : PSE et Le Phare ont été créés. Les rapports se sont très bien passés, les spectacles et exercices théâtraux se sont parfaitement déroulés. J’ai donc espoir que cela perdure et je ferai en sorte pour améliorer la prochaine collaboration. Je sais d’avance que le prochain parcours fera plus de 2000 kilomètres (Départ de Lhassa, Japon ou Chine? En réflexion) avec un vélo maîtrisé, un solo visuel testé et approuvé par le public. Tigre Vert est partant, cornes dressées tête baissée. J’ai voyagé sans moteur autre que celui de l’envie de rencontrer, de créer des échanges culturels et de proposer mes services artistiques.

Rentrée le 10 mars en Lorraine. J’aurai ainsi réalisé mon voyage l’esprit libre ! Ce sera le mot de la fin.

Photo: je gagne l'aéroport à velo, depuis Bangkok centre. 40km entre 23h et 1h30 du matin.
Emballage de Tigre Vert par deux Spiderman thaï.

Merci à vous, qui le long de ma route, m’ont apporté votre soutien, plaisir de lecture et sourire les soirs de crève ou de crevaison. Allez, c’est promis : je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures. Et bien sûr d’abord, autour d’une table !
Merci à Sylvie et Stéphane qui ont fait voyager Gaston le chat, à Julia la New Yorkeuse qui s'est occupée de la Compagnie Lavifil.

Car…
écrit le 15 février – Phnom Penh

Car…
Loin des certitudes
Je ne tiens pas en place
Voyage et solitude
Peu à peu je m’efface
Entre deux latitudes
Je joue à « file » ou « passe »
J’ai fui les habitudes
Refermé les Atlas.

Car…
Passé le naufrage
Je m’offre le meilleur
Les horizons, les plages
Plaisir des yeux, d’ailleurs.
J’ai quitté les images
De ma chambre sans heures
J’ai pris dans mes bagages
Ma raison et mon cœur

Car…
Je suis funambule
Entre ciel et néant
Ni meubles ni pendule
Mon chez moi, c’est de vent.
Rien n’est plus ridicule
Rien n’est plus affligeant
Que de vivre en recul
Et de meubler son temps.

Rien n’est plus ridicule
Rien n’est plus affligeant
Que de vivre en recul

Et de meubler son temps.